GE Belfort : Montebourg appelle à “annuler” la vente de la branche énergie d’Alstom

« Cette vente (a été) une erreur majeure des dirigeants de l’époque (…) Je serais l’Etat, je ferais annuler l’accord » signé en novembre 2014 entre l’Etat français et GE, a déclaré M. Montebourg lors d’un dîner à Belfort avec l’intersyndicale (CFE-CGC, Sud et CGT) de GE.

Selon M. Montebourg, qui s’était opposé il y a quatre ans à cette acquisition avant de quitter le gouvernement, l’Etat reste en droit de dénoncer le contrat de vente car GE n’a pas respecté l’intégralité de ses engagements. Le 28 mai, l’entreprise a annoncé son intention de supprimer 1.050 postes en France, dont 800 à Belfort dans l’entité turbines à gaz, qui faisait partie de la branche énergie d’Alstom et où 1.900 personnes travaillent. Au total, GE emploie 4.300 salariés à Belfort.

La vente de la branche énergie d’Alstom à GE a été une « humiliation nationale »

« Personne ne fait rien », a encore déploré Arnaud Montebourg, remplacé à l’Economie par Emmanuel Macron, qui avait ensuite finalisé la vente à GE. Pour l’ancien ministre de François Hollande, la vente de la branche énergie d’Alstom à GE a été une « humiliation nationale » et un « scandale ». « Est-ce que nous avons une politique de puissance ou une politique de faiblesse? », s’est-il encore interrogé lors de ce dîner organisé à l’initiative de l’intersyndicale dans un restaurant du centre de Belfort.

« Il faut reconstruire un acteur français de taille mondiale dans l’énergie et nous pouvons le faire », a poursuivi M. Montebourg, qui avait déjà appelé le 14 juin sur France Inter à « racheter des parties d’Alstom ». Jeudi soir, il a affirmé que « deux grands fonds privés d’investissement » sont prêts à participer au rachat de la branche nucléaire de GE (ex-Alstom) « si la BPI (banque publique d’investissement, ndlr) y va » aussi.

« Il n’en manque qu’un seul (acteur) : l’Etat, qui dort sur les décombres fumants de l’industrie française », a taclé M. Montebourg, qui a rencontré jeudi quelques élus locaux. « Vous avez raison de vous battre », a-t-il encore lancé aux syndicats, tout en se défendant d’être leur porte-parole et de vouloir courir « les plateaux télé ».

(Source AFP)