A l’arrivée des étudiants, supportés par quelques autres syndicats tels que CGT ou FO, devant le lycée Pasteur, un comité d’accueil les attendait. Le proviseur se trouvait devant la porte d’entrée pour empêcher les manifestants d’aller chercher des lycéens. Quelques étudiants ont forcé le passage.
La manifestation est également passée par le lycée Jules Haag : selon des témoins, l’établissement est « bloqué par des policiers ont tenté d’écarter la manifestation du lycée ». C’est également le cas devant le lycée Condé.
A midi, la manifestation s’est transformée en sit-in sur le pont Battant et bloquait le passage du tramway.
Un mot : « retrait »
Le syndicat organisateur des manifestations en France Solidaires Etudiant avait refusé de faire partie de la délégation de l’union syndicale solidaire jeudi 10 mars pour réaménager la loi El-Khomri. Et si une nouvelle invitation se représentait, il déclinerait l’invitation selon Louis Bardot, étudiant à la Faculté des Lettres. Solidaire Etudiant « considère que l’on a rien à attendre de ce gouvernement-là. On n’est pas là pour obtenir des aménagements puisque cette loi est totalement mauvaise. On souhaite le retrait simple de cette loi », nous explique-t-il.
« Cette loi n’aura aucun effet sur la création d’emploi »
Malgré des modifications de la loi El-Khomri, Louis Bardot explique que « le gouvernement a en effet accordé quelques aménagements qui sont toujours insatisfaisants notamment pour les jeunes : la garantie jeune, un an de contrat à 450 euros par mois, qui deviendra obligatoire pour les chômeurs et les personnes sans formation. Ce n’est pas comme ça qu’on sortira les jeunes de la précarité.
Tant qu’il n’y aura pas de création d’emplois, on aura beau accompagner les chômeurs, c’est pas comme ça qu’ils vont trouver du travail. Cette loi n’aura aucun effet sur la création d’emploi.
De plus, elle comporte toujours l’accord d’entreprise qui est central dans la législation et devient prioritaire sur la loi : l’entreprise va devenir une protection à la carte des salariés. Il va falloir lutter, entreprise après entreprise pour obtenir ou conserver les droits des salariés. S’ajoute à cela le temps de travail qui peut atteindre 12 heures par jour qui est maintenu. »