« Depuis 2013, 17000 postes ont été supprimés dans toute la France chez PSA Peugeot-Citröen. Face à ses difficultés, il y a 2 ans, l’entreprise chinoise DONGFENG et l’État français avaient recapitalisé le groupe automobile. À cette occasion, M.Montebourg fit prendre à l’État 14,1 %des actions de l’entreprise. M. Macron, ensuite, fit bénéficier PSA de 120 millions d’euros de CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) cautionnant embauches au rabais et économies de personnel. Début 2016, PSA pouvait se vanter de 1,2 milliard de profits. Ce n’était pas assez pour les actionnaires et la famille Peugeot.
Aujourd’hui, PSA Peugeot-Citröen, dit vouloir, pour 2017, « réajuster ses effectifs » de 2133 emplois entraînant 1025 « départs volontaires », 983 mises en pré-retraites et 125 « congés longue durée ». Bref ni plus ni moins pour ses salariés les plus âgés qu’un plan social à peine déguisé.
Alarmés par l’affaire Alstom, les salariés ne décolèrent pas et, déjà, PSA sort l’effet d’annonce qui n’engage à rien : la vague promesse d’embaucher 2000 jeunes prochainement.
Ces « recrutements » se feront exclusivement en contrats d’apprentissage ou de professionnalisation et en stages. En somme, uniquement en contrats précaires, peu ou pas qualifiés, mal payés, mais fortement défiscalisés. La famille Peugeot et DONGFENG disent ainsi merci à l’État actionnaire dont nous sommes les gentils contribuables.
Par ailleurs, la rumeur de l’arrêt définitif d’une des deux chaînes de fabrication à Sochaux dans la région ajoute à l’inquiétude générale. Car, ici, on connaît bien ce dont la direction de PSA est capable en matière de méfaits. Adepte de la « stratégie du choc » elle cherche à augmenter à court terme le profit de ses actionnaires. Pour cela elle n’hésite pas à user et abuser des licenciements, de l’emploi low-cost et mal qualifié, de la répression syndicale et surtout du chantage permanent à la délocalisation et à la désindustrialisation du pays qui l’a fait naître : Sochaux-Montbéliard.
Enfin, ne nous y trompons pas, la firme n’est pas en difficulté et la famille Peugeot, bien à l’abri du besoin en Suisse, a bien profité depuis l’annonce de ce plan de l’augmentation du cours de ses actions.
Face à ce comportement rapace et face à l’impéritie de l’État, le Parti de Gauche du Doubs, partenaire de la « France Insoumise » et du programme « l’Avenir en Commun » présenté par Jean-Luc Mélenchon rappelle avec force sa volonté de :
- Remettre à plat les aides et les exonérations d’impôts ou de cotisation accordées aux entreprises (41 milliards du pacte de responsabilité et du CICE) afin de financer la transition énergétique, d’investir dans des activités socialement utiles et pour réindustrialiser le pays.
- Rétablir un plan et un pôle public de la filière énergie et transports et permettre à l’État la réquisition des entreprises d’intérêt général.
- Mettre en place, conformément à l’article 410-1 du Code pénal, une commission d’enquête parlementaire sur le pillage économique des «intérêts fondamentaux de la Nation» et sur l’abandon du potentiel industriel que constituent Peugeot, mais aussi Alstom pour notre pays et notre région.
- Interdire les dividendes aux entreprises qui ont recours à des licenciements économiques et boursiers même déguisés.
- Limiter à 5 % le nombre de contrats précaires dans les grandes entreprises privées et faire du CDI la norme du contrat de travail. »
(Communiqué)